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Université de Lille - Faculté des Humanités
 
 

Révélation ou attitude ? Remarques sur la phénoménologie et l’art contemporain

Séminaire de la Faculté des Humanités 2017-2018

Cinquième séance du séminaire de la Faculté des Humanités.
Jeudi 15 mai 2018 - 17h15
Claudio Majolino (département de philosophie, laboratoire STL)
Révélation ou attitude ? Remarques sur la phénoménologie et l’art contemporain
 
Le séminaire est ouvert à tous, il a lieu dans la salle de lecture de la bibliothèque Humanités.
 
En dépit de sa clarté apparente, la notion de « phénoménologie » est loin d’être évidente. Définie souvent d’une manière assez vague par des formules aussi célèbres que creuses («aux choses mêmes!» ; «étude des phénomènes») ses traits caractéristiques varient parfois sensiblement d’un auteur à l’autre.
Force est d’admettre cependant, qu’en dépit d’une telle hétérogénéité d’approches, les «phénoménologues» se sont toujours intéressés à l’art en général, à certaines formes d’art en particulier et même à quelques œuvres d’art singulières. Que l’on pense par exemple à Ingarden, Heidegger, Merleau-Ponty, Michel Henry et bien d’autres. Par ailleurs, le problème de l’«essence de l’œuvre d’art» figure parmi le best of du répertoire phénoménologique international. Or, l’un des thèmes les plus débattus au sujet de l’art contemporain consiste justement à déterminer si et dans quelle mesure on peut encore parler d’ «essence» de l’art à une époque où, apparemment, tout et n'importe quoi est ou peut être considéré comme de l’art. Voici donc notre question : la «phénoménologie», dans l’une ou l’autre de ses variantes, saurait-elle contribuer d’une manière originale à une telle discussion? Comment?
Mon exposé sera divisé en trois parties de longueurs inégales. Je commencerai par mettre un peu d’ordre dans les différentes approches de la «phénoménologie» en identifiant d’abord les traits caractéristiques d’une phénoménologie de l’art, plutôt répandue, fondée sur l’idée de vérité de l’art comme révélation. Après avoir montré quel est le concept de «phénomène» à l’arrière-fond d’une telle «phénoménologie», j’essayerai d’en montrer les limites. En raison de ces limites, je proposerai finalement d’explorer une piste alternative, bâtie sur une autre manière de concevoir le «phénomène». Cette exploration se fera à partir des concepts husserliens d’ «attitude», «fantaisie» et «fictum». Je compte conclure mon exposé en détaillant ce que j’appellerai, selon les termes de Husserl, «l’univers thématique» (das thematische Universum) de l’art.
C. M.
 
 
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